"Il pense dans l'Univers"

« Que l’importance soit dans ton regard non dans la chose regardée »

                                                  André Gide

L’univers global n’est pas écrit. Il serait porteur d’« une possibilité générale de constituer des textes à l’infini » Raymond Ruyer dans la Gnose de Princeton.

Il est un fond vibrant.

Ce sont les êtres parlants qui essaient d’en décrypter les échos, les profondeurs et les mystères.

Chaque mot, chaque parole traduirait, en miroir, un micro univers quantique.

Comment comprendre ce qui se trame entre soi et cet univers riche de toute Connaissance ?

Quel est le lieu où s’opèrent le rapprochement et la couture des pièces nécessaires à l’entendement, sinon dans notre cerveau ?

Le dévoilement du « modèle des modèles »et sa structure quantique qui fonde notre cerveau et plus précisément notre cortex, est sans doute la clé de voûte de la compréhension  dont notre intelligence se sert pour s’emparer de la question du fonctionnement de l’univers.

Notre cerveau connaitrait, déjà, la source de l’information venue du fin fond de l’univers car il en est lui-même issu. Poussière d’étoile.

Peut-être serions-nous les enregistreurs mais aussi les « historiographes » du fonctionnement de l’univers ?

Notre fonctionnement cérébral serait construit en miroir de cet Univers « pensant » et en ferait une prise de copie.

Notre cerveau « réfléchirait » l’univers. Mot à double détente : reflet et réflexion.

Le point de focalisation entre infiniment petit et infiniment grand, trouve son expression et son échappée belle dans notre faculté de penser.

Notre cerveau  parlant pourrait traiter de ces informations venues d’un « Ultra-cerveau » cosmique puisque nous pourrions voir notre cerveau,  comme un projet contenu dans la genèse de cet univers « qui pense ».

Un renversement de décryptage de l’information a lieu lors de son insertion au sein de cette structure corticale systémique. Adaptation au milieu comme le modèle biologique ADN, ARNm et protéine a le secret.

Michel Bitbol, chercheur en philosophie des sciences, écrit « l’explication d’un phénomène consiste à décrire les « causes cachées » de ce phénomène ; et sa validation dépend de la réussite d’un retournement prédictif du genre de description en quoi elle consiste ».

Une dualité subtile créatrice serait donc déjà à l’œuvre cosmique.

« Chaque chose découle d’un choix binaire » dit John Archibald Wheeler.

Cette dualité, pourrait provoquer l’échauffement structurel et quantique dont a besoin le Vide pour libérer des particules réelles dans l’univers existant.

Cette source, le vide, serait en effet sensible à la stimulation qui lui permettrait de libérer de l’information conscience : elle est pure Information.

Cette information véhiculée par des particules naissantes et leurs antagoniques jumelles : les antiparticules faiseuses d’existant, participeraient à des réseaux de plus en plus complexes.

Toujours pour le physicien J.A. Wheeler «  l’information est le tissu de connexion de notre univers ».

Dans son cursus réflexif, la physique quantique soulève le rôle de l’observateur comme étant un paramètre « perturbateur » de la chose observée.

Ne vaudrait-il pas mieux voir l’univers cortical humain en loi de correspondance avec un Ultra-cerveau à l’œuvre créative ?

Notre cerveau en serait l’interface informée. Car, dans une vision systémique, il serait lui-même un hémisphère à l’œuvre dans la phase de saisissement de l’autre hémisphère appelé univers.  

« …l’espace de cette mère porteuse se trouve un instant confondu à l’espace local de la matrice portée » Dominique Aubier.

« Un jour…nous saisirons l’idée centrale derrière toute chose. Elle sera si simple, si belle, si convaincante que nous nous dirons alors « Oh, comment cela aurait-il pu être autrement ! Comment avons-nous fait pour rester aveugle aussi longtemps ! »                              John Archibald Wheeler