Abondance virtuelle du ...Vide
« Le néant varie.
Filaments qui se détachent de l’absence,
minimes fluctuations du vide,
petites dénivellations dans le non-être.
Dans ces failles de l’abîme
commencerait peut-être une vision non figée
qui percevrait au revers du temps
la possibilité de l’impossible.
Peut-être les variations du néant
sont-elles les fondations secrètes
de cette nouvelle vision.
Et cette vision suffit-elle
pour que tout ce qui n’est pas
commence à dériver dans l’être. »
Roberto Juarroz
Vide non néantisé mais porteur de toutes les virtualités.
Le Vide, absolu dans son entièreté, aurait préexisté à l’Univers.
Essence des essences.
Vide dont le frémissement est indétectable.
Il est l’ « Offreur » des relations éphémères qui font palpiter la vie de l’Univers.
Matrice imprononçable des Archétypes.
Ses fluctuations discrètes et suspendues entretiendraient une information diffuse dont il serait le « Réservé », l’agent immobile.
Ce Vide serait-il le silence du Verbe juste avant … l’allumage de la parole et de la Conscience messagers de ses secrets ?
Ce silence là : Être du Vide, trouverait-il son universalité par les voies complexes qu’il insuffle et auxquelles il ne participe pas ?
Frôlement et retrait sont peut-être ses puissances.
Eclat du deux à venir: être du monde.
Le poème de Roberto Juarroz, poète argentin, fait vibrer par ses silences d'en haut, le raccord à la source du Verbe que nous pressentons.
« Quelle différence entre admettre qu’il y ait un champ immatériel garanti par la théorie quantique et croire à la puissance d’un logiciel abstrait… » écrit Dominique Aubier dans « l’ordre cosmique ».
Ce logiciel abstrait serait pour cet auteur nommé « Logiciel Alef » et serait « le grand donneur de toute l’information » universelle.
« Où se situait cette puissance du complexe aux premières minutes de l’univers ?» se demande Hubert Reeves dans « Patience dans l’Azur ».
Dominique Aubier ouvrant le versant métaphysique nous invite à repenser l’élan de l’Univers, vers son existence, non comme un fait purement matériel ainsi que la Science l’appréhende, mais comme un fait cérébral : allumage de la Parole.
Parole qui serait la plus petite particule à l’œuvre d’existence pour cet auteur.
Particule virtuelle lancée dans l’espace cosmique ?
Réelle mais éphémère.
Emission et mise en lumière confondues.
Conscience.
Vide… silence d’où surgit la Parole engendreuse des mondes.
« La plus petite unité insérée dans la réalité naissante, c’est la parole….la plus petite unité appelée à éclore dans le contenant cosmique… » Dominique Aubier dans « L’Ordre Cosmique ».