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Interprétation Quantique
6 novembre 2019

Connais ton cerveau et tu connaîtras l'Univers

« La raison qui pourrait faire obstacle à la compréhension du réel en soi est ce que j’appelle son « aveuglante proximité » »

                                     Michel Bitbol

Γνῶθι σεαυτόν, οὕτω δὴ τὸν κόσμον τε καὶ θεοὺς γνώσῃ

« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux ».

Précepte inscrit sur le frontispice du temple de Delphes qui, depuis des millénaires, court dans les fibres de la connaissance universelle en tant que nécessité d’être.

Ce « connais-toi toi-même », cet impératif, rapporté à la connaissance de l’univers et même à l’approche divine, ne parle-t-il pas, bien au-delà, de la connaissance de soi en tant qu’introspection ?

La fréquentation de nos propres archives est une séquence qui conduit, certes, à l’émancipation d’un terrain occupé par une information familiale, ancestrale et…même civilisationnelle, mais cela ne nous engage pas sur le chemin de la Connaissance des critères qui fonderaient toute pensée humaine.

La connaissance : non plus de soi, mais… en soi. Le monde pensable et « parlable » ne l'est que par l’humain ; n'est-ce pas en soi une piste considérable ? (En écrivant le mot "considérable", un allumage se propose : issu du latin cum-sidus, cum-sidéris : avec l'étoile, les constellations).

Les différentes langues sont toutes, en elles-mêmes, des productrices de sens dans l’expression qu’elles déploient. Pourtant fondée sur les mêmes principes originaux, archétypes, que les anthropologues cernent sans les nommer, chaque langue élabore une lecture spécifique de l’univers qui permet à notre vision du monde de disposer d’une amplitude de la pensée et de l’esprit en tant que monde des significations.

« Mais il est vrai, dit Claude Hagège, que le parallélisme entre structure de langue et schéma de pensée dans des cultures très différentes est assez régulier pour frapper l’imagination de celui qui l’observe. L’appropriation par les langues et sa restructuration par la pensée qu’elles alimentent ne sont sans doute que les deux phases d’un même cycle de phénomènes. »

Quels seraient les faits structurants « universaux » que le vivant-parlant pourrait décoder derrière toute manifestation ?

« On ne peut en somme écarter la possibilité que le sujet ne parvienne pas à se détacher suffisamment du réel-en-soi pour le traiter comme son objet de connaissance, c'est-à-dire qu’il soit impliqué dans le réel de telle sorte qu’il n’ait pas le recul nécessaire pour en offrir une description ni pour en obtenir une pleine compréhension. »  Ludwig Wittgenstein

Traiter l’univers comme un objet de connaissance n’est-ce pas pour cela convoquer le « lieu-source » où tout cela se réfléchit : notre cerveau cortical pilote du vivant-parlant ?

Cela n’indique-t-il pas l’orientation vers un principe unifié présidant à toute  connaissance dont le motif universel serait déjà déposé dans l’ordonnancement néocortical avec ses circulations engendreuses de vision systémique ?

N’est-on pas aujourd’hui en train de déployer les moyens de comprendre comment un cerveau fait de chair, de matière, peut ainsi engendrer une pensée immatérielle ?

Le déploiement des facultés cérébrales est-il si étranger à l’organisation structurelle que cela implique ?

Le « localitionnisme » inventé par la phrénologie et ses aires de fonctionnement est remis en question en tant que tel par le neurochirurgien Henri Duffau. Lionel Naccache, lui, aussi neurochirurgien, estime qu’il n’existe pas de localisation précise de la conscience. Pour l’un il y aurait coopération fonctionnelle avec un modèle sous-jacent connexionniste, pour l’autre il y aurait un chemin d’activité neurale qui  se produirait dans un mouvement pendulaire avant-arrière.

La conscience ne serait-elle pas avant tout la reconnaissance du lieu encore si peu connu qu’est notre appareil cortical en tant que « chef d’orchestre » de nos actions humaines avec les 6 couches de son manteau cortical et la puissance systémique qui en émane ne serait-elle pas déjà inscrite dans son appareil même ?

Pourquoi tant de revues scientifiques consacrent-elles leur une à la question du « cerveau dans tous ses états » ?

Réfléchir est spontanément entendu dans le sens de cogitation, d’étude, de supputation, mais réfléchir est aussi l’acte d’un renvoi d’image, de reflet, de miroitement et même de réverbération.

Que réverbère notre « cerveau-univers » en soi ?

L’encodage, dont les sciences, à travers les mathématiques mais aussi tous les systèmes d’écriture, consigne, énergétise et propulse une information qui est en lien avec le réel. Pour autant, aucun de ces systèmes ne peut tarir la question de l’Information, (dans le sens de mise en forme) et qui est un phénomène non réductible au système élaboré.

Serions-nous inscrits dans un « Univers-Cerveau » en lui-même ?

Serions-nous une donnée hémisphérique d’un grand Cerveau à l’œuvre ?

Mimerions-nous dans notre fonctionnement dual les relations de mutualité qu’entretiennent bien des processus corrélés que nous incarnons.

L’analogie liée aux différentes cellules de notre cerveau peut-elle ouvrir un champ réflexif élargi ?  

Ainsi, l’observation des cellules neuronales et gliales soulève de nombreuses questions. Ne doit-elle pas engendrer plus de compréhension sur le monde archétypal et articulé dont ces cellules duales peuvent être une pierre angulaire ?

 « L’aveuglante proximité »  n’est-elle pas flagrante dans le sens étymologique de flagrans, flagrantis en latin : brillant, éclatant, brûlant. Comme les enfants, voyant le chercheur se rapprocher de l’objet recherché, disent «  ça brûle ! ».

Ainsi nous « brûlerions » depuis des temps immémoriaux.

 Au sein de traditions millénaires, un enseignement sur un motif universel source de tout l’existant serait déposé dans les strates du monde. Seulement, l’intelligence consciencieuse aurait attendu que le cycle amenant à l’avènement des Sciences en permette le dévoilement compréhensif.

Ce dévoilement est à l’œuvre…là, maintenant. Nous aidant peu à peu à parfaire notre connaissance.

Ainsi, donc, des recherches très récentes concernant  le cerveau remettent en selle la découverte, il y a plus d’un siècle, des cellules gliales. Oubliées au profit du fonctionnement des neurones parcourus par des potentiels d’action signalés par une activité électrique mesurable, alors que les cellules gliales (pour l’instant) sont muettes.

La circulation synaptique est soutenue sinon contrôlée par des cellules gliales (glie, glue) qui permettent au potentiel neuronal de s’exprimer. Elles-mêmes sont munies de neurotransmetteurs mais n’utilisent pas d’impulsion électrique pour communiquer.

 Les cellules gliales diffuseraient des signaux visibles sous forme de lumière sur de grandes distances et transféreraient de l’information entre des régions cérébrales éloignées alors même que pour le cerveau neuronal, la communication au sein des cellules s’opère de proche en proche par des impulsions électriques qui informent les synapses.

 Le cerveau glial pourrait jouer un rôle central dans le traitement de l’information. Il aurait pour fonction la cohésion, l’aide à la communication et la protection.

 Le neurologue Yves Agid s’étonne de l’oubli, pendant presque tout le XXeme siècle, des cellules gliales dans la description du fonctionnement cérébral.                           La glie, du grec γλοιός (gloios), « gluant » n’est pratiquement pas mentionnée dans les approches les plus poussées sur le cerveau. Les cellules gliales dit-il   « intègrent et synchronisent dans le temps toutes les informations qui sont apportées par les neurones ».

Cellules gliales et cellules neurotransmettrices seraient partenaires.  En cela et par analogie ne montreraient-elles pas déjà ce qui est repéré au niveau du partenariat entre les deux hémisphères de notre cerveau et le pouvoir systémique qui en serait issu ?

Selon David Deutsch « La physique devient presque entièrement la théorie des effets que la connaissance […] peut exercer sur le monde physique via les gens ».

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