Transposition du regard

"Si le connu disparaissait, la connaissance apparaîtrait" 

                                         Ibn Arabi

Si nous dépassions les rives que nous assignons, comme bordures, à la faculté de penser, une ouverture d'esprit créative et inédite se déploierait.

Nous devons pour cela, sortir de nos appréciations catégorisées  afin de nous autoriser une improvisation libre, "in providere ".... impromptue.

Laisser advenir le besoin de globalisation inhérent à toute recherche de connaissance est libérateur car   amplificateur des perceptions.

David Bohm, physicien et théoricien quantique qui s'est impliqué dans une redéfinition de notre façon de penser en offre l'exemple. Pour lui nous sommes dans le rôle de l'observateur qui s'observe. Pour lui l'observateur et l'objet de l'observation traduisent des perceptions explicites d'un ordre implicite.

Dans l'ordre implicite un type différent de connections fondamentales serait possible. Tout ce qui existe dans l'univers visible dériverait de cet ordre implicite,  profond,  qui expliquerait la relation entre matière et conscience.

La manifesté serait la traduction d'une réalité globalisante sous-jacente devant se déployer.

Notre pensée serait conditionnée par une "Pensée" déjà présente dans un ordre implicite de la Conscience universelle. Cet ordre implicite naîtrait à l'explicite lors de "sauts qualitatifs" dans le discontinu vibrationnel.

Cette théorie mettant l'accent sur un ordre holistique est rejetée par bien des scientifiques qui lui reprochent son approche métaphysique. Pour eux la notion d'influences non locales pour transmettre de l'information instantanément est hors champ expérimental dans ses principes. Cela fait appel à une interprétation de la mécanique quantique reconnaitra-t-il plus tard.

Ainsi quand David Bohm écrit "la conscience et l'intelligence sont antérieures au cerveau mais celui ci est une structure permettant de les manifester et d'en exprimer les contenus" 

Ce concept d'ordre impliqué et d'ordre expliqué permet de déployer une interprétation libre des représentations.

Travail formidable pour les autodidactes qui trouvent là matière à amplifier leurs questionnements.

La notion de pensée préconçue de David Bohm me renvoie au souvenir d'une conférence de Dominique Aubier. Elle y rapportait les paroles de Carlos Castaneda, qui devant les énigmatiques questions de Don Juan, épinglait le fait que le sorcier yaqui  semblait être en contact avec un schéma préconçu englobant.

Elle-même dévoile le schéma principiel en affirmant que la connaissance en tant que doctrine universelle s'établit  sur  la certitude fondamentale que l'univers est bâti sur le modèle d'un cerveau capable de parole et de pensée réfléchie.

"C'est bien sur ce modèle, dont le cortex restitue l'image que les mythes fondateurs se sont créés" dit-elle.

Pourrions-nous libérer l'hypothèse d'être les observateurs de notre propre univers cérébral ?

Univers dont l'organisation est encore de l'ordre de l'implicite.

 Les recherches sur les confins de l'univers peuvent-elles être envisagées comme un sondage dans l'ordre explicite,  de nos connexions neuronales invisibles. La conscience comme émanation d'un ordre sous-jacent.

Par son filtre cortical informé, l'être est interconnecté avec le champ vibrationnel invisible.