Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Interprétation Quantique
30 janvier 2015

Comment laisser advenir

"L'homme est deux fois ensorcelé : par l'évolution qui façonne son monde et suscite la pensée qui façonne son monde"

                                        Boris Cyrulnik           "L'ensorcellement du monde"

Laisser advenir serait-ce relâcher l'emprise qu'exerce sur nous le mode de pensée que s'arrogent les domaines qui le créent ? Cette chasse gardée par les "savants" de tous horizons exclut les personnes qui veulent participer à l'élaboration de la pensée collective, cosmique.

Nous devenons timides, sidérés. La question de l'imposture se pose dès l'instant où nous voudrions créer notre édifice intérieur. La mosaïque des acquis fait sens pour chacun d'entre nous. Loin d'être un exercice à visée solitaire elle serait ouverture à la conscience qui s'élabore. 

Sinon le vide existentiel prend le dessus. L'inconsistance  ressentie est d'une grande complexité.  Ce vague à l'âme céderait peu à peu sa place à l'appétit de déploiement si nous ciblions  une autorisation intérieure intégrative.

Comment laisser advenir nos pensées réflexives qui  tricotent le sens que nous donnons au monde, dussions-nous le trouver hasardeux.

Le courage de penser par soi-même est en soi une immunité contre la force exercée par les critères communs. "Ce n'est pas scientifique... c'est  délirant...ce n'est pas rationnel.....c'est de la poésie !"

Eh bien oui ! C'est un récit sans doute mais laissons place à l'expérience intérieure qu'il implique.

"Le conteur est la figure sous laquelle le juste se rencontre lui-même." Walter Benjamin

Toute recherche de sens est avant tout une recherche de relations et plus précisément me semble-t-il une mise en pratique des banques de données typées personnelles dont un fil conducteur invisible et transcendant est le lien.

L'être humain cherche quelque "chose" en dehors de lui qui serait en adéquation avec une demande intérieure. La recherche de significations accroit un accomplissement intérieur.

Les lâcher prises successifs sont nécessaires pour dépasser les injonctions intérieures maltraitantes, qui masquent nos peurs perpétuelles d'être hors champ. Dans l'inacceptable...pour qui ? On ne sait.

Le lâcher prise serait donc du ressort de la responsabilité : c'est-à-dire "l'espace" où l'on répond à la vie.

En interprétation quantique il serait à voir comme le saut qualitatif opéré dans le discontinu informé.

Lâcher prise d'un état fixé où le moi aboli serait happé par l'océanique d'une Pensée à l'œuvre dans le grand crâne universel. Cette ex-stase serait l'instant de la discontinuité bienfaisante à l'éveil.

Revenir à l'humain n'est ce pas renoncer à vouloir expliquer sans fin sa posture. Sortir de son enfermement conditionné par la peur de dépasser les bornes. Oui... mais lesquelles ?

Et puis s'ouvrent, dans l'instant intuitif, certains tiroirs dont la mémoire a le secret. Voir ricocher sur le plan de la pensée, la notion lacanienne d'objet-a. Se servir à ce sujet des traces réflexives  pour y rapporter les recherches scientifiques dont le seul moteur avoué ne peut pas être l'élaboration d'un modèle rationnel mais un autre objet de désir.

De même, dans la recherche personnelle, le terme adéquat  pour cibler le centre de ce qui est à dire, échappe.

Cet objet-a, bref dans le temps, cause du désir bâti sur le couple : fascination-répulsion mais aussi sur la notion de continuité-discontinuité. Recherche de l'un ...coupure de l'autre. Continuité fusionnelle, sentiment océanique en même temps que discontinuité autoréférentielle et sentiment du seul... de la coupure.

L'objet-a est "une absence entre visible et invisible" explique Merleau Ponty.

Cette pensée me vient : l'objet-a serait plus que le rien et moins que le tout résumant ainsi notre indéfinissable registre intérieur. Laisser advenir. Se désensorceler.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité

©   Copyright n° 00056271

Archives
Pages
Visiteurs
Depuis la création 31 334
Publicité